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seconde patrie.


On ne les perdit de vue qu’au moment où ils atteignirent la coupée par laquelle s’écoulait le ruisseau jusqu’à son embouchure sur la baie des Flamants.

Mais, dès qu’ils eurent tourné à gauche, ils ne furent plus visibles, et ne pourraient être revus que s’ils gagnaient le large. Qu’il y eût une embarcation sur la grève, c’était probable, – probable aussi qu’ils s’en servaient habituellement pour la pêche à proximité de Falkenhorst.

Tandis que Harry Gould et John Block restaient en observation, Jenny, maîtrisant la douleur qui, chez Doll, chez Suzan, se manifestait par des soupirs et des larmes, dit à Fritz :

« Mon ami… que faut-il faire ? »

Fritz regarda sa femme, ne sachant que répondre :

« Ce qu’il faut faire… déclara le capitaine Gould, nous allons en décider… Mais, d’abord, il est inutile de rester sur ce balcon, où nous risquerions d’être découverts.»

Dès que tous furent réunis dans la chambre, tandis que Bob, fatigué de la longue étape, dormait dans un petit cabinet y attenant, voici ce que Fritz dit, en réponse à la demande que sa femme venait de lui adresser :

« Ma chère Jenny, non… tout espoir n’est pas perdu de retrouver nos familles… Il est possible… très possible qu’elles n’aient point été surprises… Mon père et M. Wolston auront