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seconde patrie.


Ah ! par une bonne fortune extraordinaire, si M. Zermatt et M. Wolston étaient à l’ermitage d’Eberfurt, si leurs familles les y avaient accompagnés, ainsi que c’était l’habitude pendant la belle saison…

Mais, comme on dit, « c’eût été trop de bonheur », et John Block lui-même n’aurait pas voulu l’espérer.

Enfin l’extrémité nord-ouest de la vallée de Grünthal apparut près de la barrière des roches, et Fritz se dirigea vers le défilé.

Les poutres de l’entrée étaient en place, solidement engagées entre les interstices du roc, de manière à résister aux efforts des plus vigoureux quadrupèdes.

« Voilà notre porte… s’écria Fritz.

– Oui, dit Jenny, la porte de cette Terre-Promise, où vivent tous ceux que nous aimons ! »

Il n’y avait qu’un madrier à déplacer, ce qui ne demanda que quelques minutes.

Enfin le défilé fut franchi, et chacun eut le sentiment qu’il rentrait chez soi, – ce chez-soi dont, il y avait trois jours, on se croyait encore à des centaines et des centaines de lieues !…

Fritz, François et John Block rajustèrent la poutre dans son entaille, afin de ne laisser l’entrée libre ni aux fauves ni aux pachydermes.

Vers sept heures et demie, la nuit tombait avec cette rapidité particulière aux zones tropi-