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seconde patrie.

Il n’y eut donc pas de retard pendant la traversée de la forêt.

Tout en cheminant, James et Suzan Wolston, qui ne connaissaient rien des merveilles de la Nouvelle-Suisse, ne cessaient d’admirer cette végétation puissante, très supérieure à celle de la colonie du Cap.

Et ils n’étaient que dans la partie de l’île abandonnée à elle-même, celle que la main de l’homme n’avait pas transformée ! Que serait-ce donc lorsqu’ils visiteraient la région cultivée du district, les métairies de l’ermitage d’Eberfurt, de Zuckertop, de Waldegg, de Prospect-Hill, ce riche domaine de la Terre-Promise !…

Le gibier abondait, des agoutis, des pécaris, des cabiais, des antilopes, des lapins, et aussi outardes, perdrix, coqs de bruyère, gelinottes, pintades, canards. Assurément, Fritz et François eurent quelque raison de regretter que le fusil de chasse leur fit défaut… Ah !… si les chiens Braun et Falb et même le vieux Turc eussent gambadé à leurs côtés !… Et même, si l’aigle de Fritz ne fût pas mort et eût rejoint son maître, celui-ci n’aurait pas tardé à rapporter une demi-douzaine de belles pièces !… Mais comme les cabiais, les pécaris, les agoutis, ne se laissèrent point approcher, toutes les tentatives ne donnèrent aucun résultat pendant la première étape, et l’on serait probablement réduit à dévorer, au prochain repas, le reste des provisions.