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seconde patrie.

mettait en communication les deux grottes. Qui sait si la seconde n’avait pas quelque sortie au delà du massif ?…

Or, il arriva qu’au moment où il atteignait l’extrémité du long couloir, Fritz sentit un souffle plus frais, en même temps que son oreille percevait un sifflement continu.

« Le vent… murmura-t-il, c’est le vent !… »

Il approcha son front de la paroi, et sa main y rencontra quelques fissures.

« Le vent, répétait-il… c’est bien le vent !… Il vient jusqu’ici lorsqu’il souffle du nord !… Il existe donc un passage, soit sur le flanc, soit sur le sommet de la falaise !… Mais alors, de ce côté, il y aurait une communication avec le revers septentrional ?… »

À cet instant, la chandelle, que Fritz promenait le long de la paroi, s’éteignit brusquement sous un souffle plus vif qui traversait l’une des fissures.

Fritz n’en demanda pas davantage, sa conviction était faite. En franchissant cette paroi, on aurait libre accès au dehors.

Revenir à tâtons vers la caverne où tous l’attendaient, leur faire part de sa découverte, les ramener avec lui, s’assurer qu’il n’avait point fait erreur, cela n’exigea pas une minute.

Quelques instants après, Fritz, le capitaine Gould à sa suite, John Block, François, James passaient de la première cavité dans la seconde, en s’éclairant de plusieurs chandelles que l’on