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seconde patrie.

détacha plusieurs de ces nids d’une structure bizarre et les mit dans un sac.

« Ces nids d’hirondelles, dit M. Zermatt, en interrompant le récit de son fils, ont une grande valeur sur les marchés du Céleste-Empire. »

En dehors de l’arche, Fritz trouva une seconde baie comprise entre deux caps situés à une lieue et demie l’un de l’autre. Réunis pour ainsi dire par un semis d’écueils, ils ne laissaient qu’une étroite ouverture qui n’aurait pas livré passage à un navire de trois à quatre cents tonneaux.

En arrière de la baie s’étendaient à perte de vue des savanes que des cours d’eau arrosaient de leurs nappes claires, des bois, des marais, toute une suite de paysages très variés d’aspect. Quant à la baie, elle eût offert à des exploitants de l’Asie, de l’Amérique ou de l’Europe d’inépuisables trésors en huîtres perlières, dont Fritz apportait des échantillons magnifiques.

Lorsqu’il eut en partie contourné la baie à l’intérieur, puis franchi l’embouchure d’une rivière verdoyante d’herbes aquatiques, le kaïak atteignit le promontoire à l’opposé de l’arche.

Fritz ne crut pas devoir pousser plus loin son excursion. L’heure avançant, il reprit la route à l’est, en se dirigeant vers le cap de l’Espoir-Trompé, et il le doubla avant que le canon de l’îlot du Requin se fût fait entendre.

Voilà ce que le jeune homme raconta de ce voyage qui avait amené la découverte de la