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seconde patrie.

allaient être les objets rapportés du Landlord, barres de fer, gueuses de plomb, roues de chariot prêtes à s’ajuster, pierres à aiguiser, pics, scies, pioches, pelles, socs de charrue, paquets de fils de fer, établis, étaux, outils de menuisier, de serrurier et de forgeron, moulin à bras, moulin à scie, tout un assortiment varié de céréales, maïs, avoine, etc., et de graines de plantes légumineuses, dont profita largement la Nouvelle-Suisse !

Pour résumer, il y a lieu de noter que cette première saison pluvieuse, la famille la passa dans des conditions favorables. Tout en habitant la grotte, on s’occupait de l’aménager. Les conseils de la mère furent écoutés, le ménage s’organisa sous sa direction. Les meubles du navire, sièges, armoires, consoles, divans, lits, se répartirent entre les chambres de cette habitation, et comme ce n’était plus une tente, on substitua au nom de Zeltheim celui de Felsenheim, — la maison des Roches.

Plusieurs années s’écoulèrent. Aucun bâtiment n’avait paru sur ces lointains parages. Rien, cependant, n’avait été négligé pour signaler la situation des survivants du Landlord. D’une batterie établie sur l’îlot du Requin, comprenant deux petites caronades de quatre, et surmontée d’un pavillon, Fritz et Jack tiraient de temps en temps des coups de canon, auxquels ne répondit jamais une détonation du large…