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seconde patrie.

ner complète sécurité. Les pluies devaient grossir le cours du ruisseau, le changer en torrent, et, s’il débordait, les aménagements de Zeltheim risquaient d’être emportés.

Aussi M. Zermatt s’inquiétait-il à juste raison de trouver un abri sûr, lorsque le hasard lui vint en aide dans les circonstances suivantes. Sur la rive droite du ruisseau des Chacals, un peu en arrière de Zeltheim, s’élevait un épaisse paroi rocheuse, dans laquelle le pic, le marteau, la mine même permettraient de creuser une grotte. Fritz, Ernest et Jack se mirent a l’œvre, mais la besogne n’avançait guère lorsque, un matin, l’outil de Jack traversa la roche de part en part.

« J’ai percé la montagne! » s’écria le jeune garçon.

En effet, une vaste excavation existait à l’intérieur du massif. Avant d’y pénétrer, pour en purifier l’air, des herbes allumées furent projetées au dedans, puis des grenades fournies par la caisse de l'artificier du Landlord. À la lumière des torches, le père, la mère, leurs fils se sentirent pris d’admiration en contemplant les stalactites qui pendaient à sa voûte, les cristallisations de sel gemme dont elle était orné le tapis de sable fin qui en recouvrait le sol.

La demeure fut disposée promptement. On la munit des fenêtres provenant de la galerie du navire, de tuyaux d’échappement pour fumée des fourneaux. À gauche se succédaient