Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

61
seconde patrie.

cents tonneaux affrété pour les besoins d’une colonie nouvelle.

De plus, le gibier de poil et de plume pullulait sur cette côte. On voyait passer en bandes, goutis, sorte de lièvres à tête de porc, ondatras, espèce de rats musqués, buffles, canards, flamants, outardes, coqs de bruyère, pécaris, antilopes. Dans les eaux d’une baie, qui s’arrondissait au delà de la crique, abondaient saumons, esturgeons, harengs, vingt autres espèces de poissons, des mollusques, moules, huîtres, des crustacés, homards, langoustes et crabes. Sur la campagne environnante, qui produisait le manioc, les patates, poussaient cotonniers, cocotiers, mangliers, palmiers et autres essences de la zone tropicale.

Ainsi, sur cette terre dont ils ignoraient le gisement, l’existence semblait être assurée à ces naufragés.

Il convient d’ajouter qu’un certain nombre d’animaux domestiques purent être successivement débarqués à Zeltheim, — Turc, un dogue anglais, Bill, une chienne danoise, deux chèvres, dix brebis, une truie pleine, un âne, une vache, toute une basse-cour, coqs, poules, dindons, oies, pigeons, qui s’acclimatèrent à la surface des mares, des marais et des prairies voisines de la côte.

Les derniers voyages au navire le vidèrent entièrement de ce qu’il contenait de précieux ou d’utilisable. Plusieurs caronades de quatre