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vêtements, du linge, des munitions, une douzaine de barils de poudre, de balles, de plomb et de boulets. Puisque la Nouvelle-Suisse suffisait aux besoins de ses habitants, il importait surtout d’assurer le service des armes à feu. Il le fallait, non seulement pour la chasse, mais aussi en vue de la défensive, dans le cas, très improbable d’ailleurs, où les colons seraient attaqués par des pirates ou même par des indigènes, si quelques tribus occupaient la partie non reconnue au delà des montagnes du sud.

En même temps, le commandant de la Licorne se chargea de remettre, aux familles des passagers qui avaient péri. les valeurs et les bijoux recueillis à bord du Landlord. Il s’agissait là de plusieurs milliers de piastres, colliers, bagues, montres d’or et d’argent, tout un stock de ces précieuses inutilités du luxe européen. Indépendamment de leur prix vénal, ces objets devaient avoir celui du souvenir pour les parents des naufragés… Quant au journal de sa vie que M. Zermatt avait tenu chaque jour au courant, Fritz devait le publier en Angleterre, afin d’assurer la place à laquelle avait droit la Nouvelle-Suisse dans la nomenclature géographique[1].

Ces préparatifs furent achevés la veille du départ. Toutes les heures que ses travaux lui

  1. C’est ce journal qui a paru sous le titre du Robinson Suisse.