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seconde patrie.

Dorcas, ensuite parce que cette île de la Nouvelle-Suisse offrait un excellent point de relâche dans l’océan Indien. Or, comme M. Zermatt, qui la possédait en sa qualité de premier occupant, désirait l’offrir à la Grande-Bretagne, le lieutenant Littlestone promit de mener à bien cette affaire et de rapporter l’acceptation du gouvernement britannique.

Il était donc à supposer que la Licorne reviendrait en prendre possession. Elle y reconduirait Fritz, François, Jenny Montrose, puis embarquerait, à Capetown, James Wolston, sa sœur Doll, sa femme et son enfant. En ce qui concerne Fritz, il se munirait, d’accord avec M. et Mme  Zermatt, des papiers nécessaires pour son mariage, — mariage que le colonel Montrose serait heureux d’approuver, — et on ne doutait même pas qu’il ne voulût accompagner les jeunes époux à la Nouvelle-Suisse.

Oui, tout cela était convenu. Mais, enfin, ce ne serait pas sans un brisement de cœur, que les membres de la famille Zermatt se sépareraient pour quelque temps. Il est vrai, au retour de Fritz, de François, de Jenny, de son père, et peut-être de quelques colons qui auraient demandé à les suivre, il n’y aurait que du bonheur à attendre, — un bonheur que rien ne troublerait plus, et quel, avenir de prospérité pour la colonie !

On s’occupa aussitôt du départ. Quelques jours encore, et la Licorne serait prête à sortir