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seconde patrie.

lorsque leur conversation eut pris fin, il sembla que Betsie fût presque résignée à une séparation.

M. Zermatt et Fritz rentrèrent en ce moment, et Jenny, s’ adressant à M. Zermatt :

« Mon père, dit-elle, — c’était la première fois qu’elle lui donnait ce nom, — bénissez-moi comme ma mère vient de me bénir !… Laissez-moi… laissez-nous partir pour l’Europe !… Vos enfants vous reviendront, et ne craignez pas que rien puisse jamais les séparer de vous !… Le colonel Montrose est un homme de cœur, qui voudra payer la dette de sa fille !… Que Fritz vienne le trouver en Angleterre !… Confiez-nous l’un à l’autre !… Votre fils vous répond de moi comme je vous réponds de lui !… »

Finalement, voici ce qui lut convenu après approbation du commandant de la Licorne. Le débarquement de la famille Wolston allait laisser des places libres à bord de la corvette. Fritz, François et Jenny s’y embarqueraient en compagnie de Doll, la plus jeune des demoiselles Wolston. Elle irait rejoindre à Capetown son frère qu’elle ramènerait à la Nouvelle-Suisse avec sa femme et son enfant. Quant à Ernest et Jack, ils entendaient ne point quitter leurs parents.

En ce qui concerne le lieutenant Littlestone, la mission dont il avait été chargé était remplie, d’abord parce qu’il avait retrouvé Jenny Montrose, seule survivante des passagers de la