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faire votre part de bonheur… D’ailleurs, en ce qui nous concerne tous les deux, nous avons pris la résolution de finir nos jours sur la Nouvelle-Suisse, qui est devenue notre seconde patrie, et notre intention est de ne jamais la quitter…

— Hurrah pour la Nouvelle-Suisse !… » s’écrièrent joyeusement les convives.

Et ils vidèrent en son honneur leurs verres remplis de ce vin des Canaries que Mme  Zermatt substituait au vin indigène dans les grandes occasions.

« Et vivent ceux qui veulent y demeurer quand même !… » ajoutèrent Ernest et Jack.

Fritz n’avait pas prononcé une parole, Jenny se taisait et baissait la tête.

Puis, lorsque les visiteurs furent partis dans le grand canot de la Licorne qui était venu les prendre, lorsque Fritz se trouva seul avec sa mère, il l’embrassa sans oser parler.

En la voyant si affectée à la pensée que son fils aîné songeait à partir :

« Non… mère…, s’écria-t-il en s’agenouillant devant elle, non !… je ne m’en irai pas !… »

Et Jenny, qui les rejoignit alors, de répéter en se jetant dans les bras de Mme  Zermatt :

« Pardon… pardon… si je vais vous faire de la peine… moi qui vous aime comme ma mère !… Mais… là-bas… mon père… m’est-il permis d’hésiter ?… »

M mc Zermatt et Jenny restèrent ensemble. Et,