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seconde patrie.

Quelle surprise éprouvèrent le commandant les officiers, l’équipage de la corvette, quand ils virent un canot se détacher de la pinasse, drapeau blanc arboré à l’arrière en signe d’amitié, et se diriger vers la corvette !

Deux hommes montèrent à bord de la Licorne et se firent connaître. C’étaient des Suisses, Jean Zermatt et son fils aîné Fritz, les naufragés du navire Landlord dont on n’avait plus jamais eu de nouvelles.

Les Anglais ne ménagèrent pas leurs démonstrations cordiales au père et au fils. Puis, à la proposition que tous deux firent au lieutenant Littlestone de venir à bord de la pinasse, celui-ci répondit avec empressement

Qu’on ne s’étonne pas si M. Zermatt éprouvait quelque orgueil à présenter au commandant de la Licorne d’abord si vaillante compagne, puis ses trois autres fils. On ne put qu’admirer leur mine résolue, leur figure intelligente, leur belle santé. Toute cette superbe famille faisait plaisir à voir. Jenny fut présentée ensuite au lieutenant Littlestone.

« Mais quelle est cette terre où vous vivez depuis douze ans, monsieur Zermatt ?… demanda-t-il.

— Nous l’avons nommée Nouvelle-Suisse, répondit M. Zermatt, un nom qu’elle conservera, j’espère

— Est-ce une île, commandant ?… demanda Fritz.