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seconde patrie.

confondre avec les roches, et il eût été difficilement aperçu.

À une lieue de là, au fond d’une baie étroite, apparut un navire, un trois-mâts, ses perroquets dépassés, en réparation à ce mouillage, et, sur la grève voisine, étaient encore dressées plusieurs tentes.

Le kaïak s’approcha à six encablures du bâtiment. Dés qu’il fut signalé, ni Fritz ni Jack ne purent se méprendre sur les signes d’amitié qu’on leur adressait du bord. Quelques phrases, prononcées eu langue anglaise, arrivèrent même jusqu’à eux, et il était évident qu’on les prenait pour des sauvages.

De leur côté, ils ne pouvaient se tromper en ce qui concernait la nationalité de ce navire. Le pavillon britannique flottait à sa corne d’artimon. C’était une corvette anglaise de dix canons.

Donc, il n’y aurait eu aucun inconvénient à se mettre en communication avec le capitaine de cette corvette.

Jack l’aurait voulu, mais Fritz n’y consentit pas. Ayant promis de revenir à Felsenheim dès qu’il serait fixé sur la situation et la nationalité du navire, il entendait tenir sa promesse. Aussi le kaïak reprit-il direction vers le nord, et, après deux heures et demie de navigation, il franchissait le goulet de la baie du Salut.