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seconde patrie.

aurait déjà voulu être de sa personne sur l’îlot.

— Fritz a raison, dit M. Zermatt… Il ne faut rien négliger… Si le bâtiment est là, il nous entendra et se fera entendre!… »

Le kaïak fut paré en quelques minutes. Mais, comme Fritz allait y prendre place, M. Zermatt lui conseilla de rester à Felsenheim avec sa mère, ses frères et Jenny. Ce serait Jack qui l’accompagnerait. Il emporterait un pavillon, afin d’indiquer s’il y avait quelque bonne nouvelle, nu si quelque danger menaçait. Dans ce dernier cas, après l’avoir secoué trois fois, il jetterait le pavillon à la mer, et alors Fritz devrait emmener toute la famille à Falkenhorst. M. Zermatt et Jack viendraient l’y rejoindre en toute hâte et, s’il le fallait, on se réfugierait soit aux métairies de Waldegg ou de Zuckertop, soit même à l’ermitage d’Eberfurt. Au contraire, si M. Zermatt, après avoir agité deux fois le pavillon, le plantait près de la batterie, c’est qu’il n’y aurait aucun motif d’inquiétude, et Fritz attendrait son retour à Felsenheim.

Il va sans dire que ces divers signaux seraient aisément aperçus de l’embouchure du ruisseau des Chacals, en les observant avec une lunette d’approche.

Jack venait d’amener le kaïak au pied des roches. Son père et lui embarquèrent. À quelques encablures en dehors de la crique, la houle se réduisait à un léger clapotis. Enlevée par ses