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seconde patrie.

En ces circonstances, il convenait d’agir sans perdre une heure. L’hypothèse la plus probable était que ce navire, dont on ne voulait plus mettre la présence en doute, devait être mouillé dans une des anses du littoral et non qu’il passât au large de la Nouvelle-Suisse. Peut-être les détonations auxquelles il avait répondu l’engageraient-elles à opérer la reconnaissance de cette terre ?… Peut-être même chercherait-il à donner dans la baie du Salut, après avoir doublé le cap qui la terminait à l’est ?…

Voilà ce que lit valoir Fritz, et il acheva son argumentation en disant :

« Le seul parti à prendre, c’est d’aller au-devant de ce bâtiment, en suivant la côte orientale, qui, sans doute, court du nord au sud...

— Et qui sait si nous n’avons pas déjà trop tardé… dit Jenny.

— Je ne le pense pas, répondit Ernest. Il est impossible que le capitaine de ce navire, quel qu’il soit, ne cherche pas à se rendre compte…

— Tout ça… des mots inutiles !… s’écria Jack. Partons…

— Donne-nous le temps de préparer la chaloupe… fit observer M. Zermatt.

— Ce serait trop long, déclara Fritz, et le kaïak suffira…

— Soit ! » dit M. Zermatt.

Puis il ajouta :

« L’essentiel est de se conduire avec une