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seconde patrie.

pirates venue du large… Mais, cette idée très alarmante, il ne la communiqua point. Suivi de Betsie, de Jenny, d’Ernest et de François, il se porta à l’extrémité de la crique, afin d’interroger Fritz et Jack dès qu’ils accosteraient.

Un quart d’heure plus tard, le kaïak s’arrêtait près des premières roches qui servaient de débarcadère, au fond de la crique.

« Qu’y a-t-il ?… » demanda M. Zermatt.

Fritz et Jack sautèrent sur la grève. Essoufflés, le visage inondé de sueur, les bras rompus de fatigue, ils ne purent d’abord répondre que par gestes, en montrant le littoral au levant de la baie du Salut.

« Qu’y a-t-il ?… redemanda François, en saisissant le bras de Fritz.

— Vous n’avez pas entendu ?… interrogea enfin ce dernier, lorsqu’il eut recouvré la parole.

— Oui… les deux coups de canon que vous avez tirés de la batterie du Requin ?… dit Ernest.

— Non… répondit Jack, pas les nôtres… ceux qui ont répondu…

— Quoi… dit M. Zermatt, des détonations ?…

— Est-il possible… est-il possible !… » répétait Mme Zermatt.

Jenny s’était avancée près de Fritz, et, pâle d’émotion, dit à son tour :

« Vous avez entendu des détonations de ce côté ?…