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seconde patrie.

huit ou quinze jours, il n’y aurait pas lieu d’en concevoir quelque inquiétude. De l’impatience, oui ! mais rien que de l’impatience ! Et, il faut l’avouer, elle ne fit que grandir à Felsenheim.

Vint le 19, et aucune détonation n’avait signalé la corvette. Aussi, Jack, montant l’onagre, se rendit-il à Prospect-Hill, puis de là au cap de l’Espoir-Trompé.

Il en fut pour son déplacement. La mer était déserte jusqu’aux extrêmes limites de l’horizon.

Cette excursion, renouvelée le 27, ne donna aucun résultat…

Alors, — qu’on ne s’en étonne pas, — l’inquiétude commença de se substituer à l’impatience.

« Voyons… voyons… répétait M. Zermatt, qui voulait rassurer son petit monde, quinze jours, trois semaines même, ne constituent pas un retard sérieux…

– D’ailleurs, ajoutait M. Wolston, sommes-nous certains que la Licorne ait pu quitter l’Angleterre à l’époque convenue ?…

– Cependant, remarqua assez ingénument Mme  Zermatt, l’Amirauté devait avoir hâte de prendre possession de sa nouvelle colonie…»

Et M. Wolston de sourire à cette pensée que l’Amirauté pût jamais être pressée de faire quelque chose !

Néanmoins, tout en observant la mer du côté du cap de l’Espoir-Trompé, on ne négligeait pas de l’observer aussi du côté du cap de l’Est.