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seconde patrie.

il y aurait encore de nouvelles fatigues pour M. Wolston et lui, et tout cela par ma faute…

– Oui… ta faute, mon enfant, dit M. Zermatt, et si tu n’avais pas songé à toi, en les quittant, tu aurais dû songer à eux… et à nous…

– C’est entendu, répondit Mme  Zermatt en embrassant son fils, il a commis une grosse imprudence… elle aurait pu lui coûter la vie… Mais puisqu’il est là, pardonnons-lui…

– J’arrive maintenant, reprit Jack, à la partie de mes aventures, où la situation s’est aggravée.

« Certainement, jusqu’alors, je n’avais couru aucun danger sérieux… Avec mon fusil, j’étais certain de pourvoir à ma nourriture, dusse-je mettre une semaine à retrouver le chemin de Felsenheim… Rien qu’en suivant la côte, j’y serais arrivé tôt ou tard… Quant aux fauves, qui doivent être nombreux dans cette partie de l’île, j’espérais, en cas d’attaque, avoir raison des plus redoutables, comme cela s’est fait en mainte occasion déjà…

« Non !… ce qui m’irritait contre moi-même, c’était de penser que M. Wolston et Ernest se désespéraient à chercher inutilement ma piste… Ils devaient, selon moi, avoir pris direction à travers cette portion orientale de la forêt qui était moins épaisse… En ce cas, il se pouvait qu’ils ne fussent point éloignés de l’endroit où je venais de m’arrêter… Le pire, c’est que la nuit ne tarderait pas à se faire. Je pensai alors