Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/344

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

328
seconde patrie.

deux balles, si elles frappaient au bon endroit, et quel est le chasseur qui ne croit pas aux coups heureux ?… Quant à la question de capturer l’éléphanteau, après la mort du mâle et de la femelle, quant à me demander comment je parviendrais à le conduire à Felsenheim, je n’y songeais même pas… J’armai mon fusil qui était chargé à balles… Une double détonation retentit, et, si les éléphants furent touchés ce ne fut pas grièvement, paraît-il, car ils se contentèrent de secouer leurs oreilles, et de se verser une dernière gorgée d’eau dans le gosier…

« Bref, ils ne se détournèrent même pas pour voir de quel côté le coup était parti, et ne s’inquiétèrent aucunement des aboiements de Falb… Avant que j’eusse pu tirer une seconde fois, ils s’étaient remis en marche, et, cette fois, d’un pas si rapide, presque le galop d’un cheval, que je dus renoncer à les suivre…

« Pendant une minute, ces masses se montrèrent entre les arbres, par-dessus les broussailles, leurs trompes redressées brisant les basses branches, puis ils disparurent.

« Il s’agissait, à présent, de revenir sur mes pas, et, tout d’abord, de déterminer quelle direction il convenait de prendre. Le soleil déclinait rapidement, et l’obscurité ne tarderait pas à envelopper la sapinière. Qu’il fallût marcher vers le couchant, cela allait de soi, mais que ce fût plutôt à gauche qu’à droite, rien