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seconde patrie.

user avant d’y parvenir, et le seul résultat n’eût-il pas été de mettre les deux bêtes en fureur… de les tourner contre moi ?…

« Cependant je m’enfonçai de plus en plus dans les profondeurs de la sapinière, ne tenant compte ni du temps écoulé, ni de la distance parcourue, ni des difficultés que j’aurais pour rejoindre M. Wolston et Ernest, ni – qu’ils ne m’en veuillent pas trop – de l’embarras où je les mettais s’ils se lançaient à ma recherche.

« J’estime que je dus faire ainsi deux grandes lieues vers l’est et pour rien… Peut-être alors le sentiment de la situation me revint-il ?… Cette sagesse me venait un peu tard ; mais, puisque les éléphants ne manifestaient point l’intention de s’arrêter, je me dis que le mieux serait de rebrousser chemin.

« Il était quatre heures environ. Autour de moi, la forêt était moins épaisse… les arbres s’espaçaient, ménageant entre eux de larges clairières. Et, pour le noter en passant, mon opinion est qu’il convient de se diriger franchement vers le sud-est, lorsqu’il s’agit d’atteindre le pic Jean-Zermatt…

– Oui… le billet d’Ernest nous l’a appris… vous lui avez donné mon nom… dit M. Zermatt.

– Père, répondit Ernest, c’est sur la proposition de M. Wolston que nous l’avons fait…

– N’est-il pas naturel, mon ami, ajouta M. Wolston, que le plus haut sommet de la