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seconde patrie.

Annah. Le pigeon saurait bien retrouver son pigeonnier même la nuit… n’est-il pas vrai, monsieur Zermatt ?…

– Cela n’est pas douteux, Annah. La vitesse de cet oiseau est si considérable, – une vingtaine de lieues à l’heure, dit-on, – que la distance qui nous sépare des montagnes pourrait être franchie par lui en quarante ou cinquante minutes !

– Si je guettais son retour jusqu’au matin ?… proposa la jeune fille.

– Eh ! fit Mme Zermatt, notre chère enfant est bien pressée d’avoir des nouvelles de son père…

– Et aussi de Jack et d’Ernest, madame Zermatt, ajouta Annah en l’embrassant.

– Ce qui est regrettable, fit observer Mme Wolston, c’est que cette chaîne ne soit pas visible du haut de Felsenheim. Peut-être, avec une longue-vue, aurions-nous déjà pu nous assurer si le pavillon flotte au sommet du pic…

– Regrettable, en effet, madame Wolston, répondit M. Zermatt. C’est pourquoi, si le pigeon n’est pas revenu dans la matinée de demain, j’ai l’intention de seller Leichtfus, et d’aller jusqu’à l’ermitage d’Eberfurt d’où l’on aperçoit la chaîne…

– C’est convenu, mon ami, dit Mme Zermatt, mais ne formons pas de projets prématurés, et puisqu’il est l’heure de dîner, allons nous mettre à table… Qui sait si, dès ce soir, avant