Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/320

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

304
seconde patrie.


– Non… affirma M. Wolston… et ce doit être à la même place… à l’extrémité de la chaîne… Est-ce que, depuis plusieurs semaines, des naufragés ou des sauvages seraient campés sur cette partie de la côte ?… »

Ernest observa à son tour l’endroit indiqué, mais n’aperçut plus rien en cette direction.

« Eh, monsieur Wolston, ce n’est pas de ce côté-là qu’il faut regarder… c’est par ici… vers le sud… »

Et Jack tendit la main vers la mer au delà des énormes falaises qui dominaient le littoral.

« Mais c’est une voile… dit Ernest.

– Oui… une voile !… répéta Jack.

– Un bâtiment passe en vue de l’île, reprit Ernest et il paraît avoir le cap sur elle… »

M. Wolston, prenant la longue-vue, reconnut très distinctement un trois-mâts qui, toute toile dehors, faisait route à deux ou trois lieues au large.

Et alors Jack de s’écrier en gesticulant :

« C’est la Licorne !… ce ne peut être que la Licorne !… Elle ne devait arriver que vers la moitié du mois d’octobre, et elle arrive à la fin de septembre, en avance de quinze jours…

– Il n’y a rien d’impossible à cela, répondit M. Wolston. Néanmoins, avant de se prononcer, faudrait-il savoir exactement de quel côté ce bâtiment se dirige…

– Il se dirige vers la Nouvelle-Suisse, affirma Jack. Demain matin, il paraîtra à l’ouest