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seconde patrie.

foncer le bâton assez solidement pour qu’il résistât aux rafales extrêmement violentes à cette hauteur.

« L’essentiel, fit observer Jack, c’est que notre pavillon se maintienne à cette place jusqu’à l’arrivée de la Licorne, afin que le lieutenant Littlestone puisse l’apercevoir dès que la corvette sera en vue de l’île… Voilà qui fera battre le cœur de Fritz et de Jenny, de François, de vos enfants, monsieur Wolston, et aussi le nôtre, quand nous entendrons les vingt et un coups de canon qui salueront le pavillon de la Nouvelle-Suisse ! »

Entre les interstices des roches il fut aisé d’assujettir le bâton en l’y coinçant avec de petites pierres.

Au moment où il allait fixer le pavillon à son extrémité, M. Wolston, tourné vers l’est, regarda dans cette direction. Il parut le faire assez obstinément pour que Jack lui demandât :

« Qu’y a-t-il donc, monsieur Wolston ?…

– J’ai cru encore voir… répondit celui-ci, en appliquant l’oculaire de la longue-vue à son œil.

– Voir ?… répéta Ernest.

– Une fumée au-dessus du rivage, répondit M. Wolston, à moins que ce ne soit une vapeur comme celle que j’avais aperçue, lorsque la pinasse se trouvait par le travers de la rivière Montrose.

– Eh bien, dit Ernest, se dissipe-t-elle ?…