Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/318

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

302
seconde patrie.

ments pour vous, chers parents, pour Mme  Wolston et pour ma chère Annah,

« ERNEST. »

Le pigeon fut tiré de sa petite cage, et, après que le billet eut été attaché à sa patte gauche, Ernest le laissa prendre son vol.

Tout d’abord, l’oiseau s’éleva de trente à quarante pieds au-dessus du cône, comme s’il eût voulu porter son regard à une plus grande distance. Puis, servi par ce merveilleux instinct de l’orientation, – ce sixième sens dont chaque animal semble être pourvu, – il partit à rapides coups d’aile dans la direction nord et ne tarda pas à disparaître.

Il ne restait plus maintenant qu’à arborer sur la cime du pic Jean-Zermatt le pavillon, qui aurait pour mât le long bâton de M. Wolston planté entre les dernières roches.

Cette opération achevée, il ne resterait plus qu’à dévaler au pied de la chaîne, à gagner la grotte, à s’y réconforter d’un bon repas dont la chasse fournirait les éléments, et enfin à jouir d’un repos bien dû après une journée si fatigante.

Le départ s’effectuerait le lendemain, dès l’aube. À suivre la route déjà connue, il n’était pas impossible d’atteindre Felsenheim en moins de quarante-huit heures.

M. Wolston et Jack s’occupèrent donc d’en-