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seconde patrie.

de nombreux détours. Au-delà des futaies épaisses entre les massifs et les bouquets d’arbres, se succédaient des plaines, des prairies, jusqu’aux extrêmes limites occidentales de l’île, là où se dressait un morne très élevé auquel s’appuyait l’autre extrémité de la chaîne à la distance de cinq ou six lieues.

En plan géométral, l’île représentait assez exactement le dessin d’une feuille d’arbre, plus large que longue, dont le pétiole aurait été allongé vers le sud, ses nervures ligneuses dessinées par des arêtes de roches, son tissu cellulaire représenté par cette verte campagne qui occupait la plus grande partie de sa surface.

Dans l’ouest scintillaient sous les rayons solaires d’autres cours d’eau, qui constituaient un important système hydrographique, plus complet que celui du nord et de l’est, réduit à la Montrose et à la rivière Orientale.

Donc, pour résumer, la Nouvelle-Suisse, sur les cinq sixièmes à tout le moins de sa surface au nord de la chaîne montrait une admirable fertilité et elle suffirait à nourrir plusieurs milliers d’habitants.

Quant à sa situation au milieu de ces parages de l’océan Indien, il était évident qu’elle ne se rattachait à aucun groupe insulaire, à aucun archipel. La longue-vue ne relevait aucune apparence de terre jusqu’à l’extrême horizon au large. C’était à trois cents lieues qu’il fallait