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seconde patrie.

ne l’avons jamais fait avec assez d’attention…

– De tout cela, ajouta M. Wolston, il faut conclure que la chaîne proprement dite ne peut être aperçue que des hauteurs de la vallée de Grünthal…

– C’est cela même, monsieur Wolston, déclara Ernest, et ces hauteurs cachent Felsenheim à nos regards.

– Je le regrette, ajouta Jack, car je suis sûr qu’on aurait distingué mon père, ma mère, Mme Wolston et Annah… Et s’ils avaient eu l’idée de se rendre à Prospect-Hill, je gage que nous aurions pu les reconnaître… avec la longue-vue, s’entend… Car, enfin, ils sont là-bas, parlant de nous, comptant les heures, se disant : nos absents devaient être hier au pied de la montagne, et aujourd’hui, ils doivent être à sa cime… Et ils se demandent quelle est l’étendue de la Nouvelle-Suisse… et si elle fait bonne figure dans la mer des Indes…

– Bien parlé, mon cher enfant, c’est comme si nous les entendions… dit M. Wolston.

– Et comme si nous les voyions… affirma Jack. N’importe ! je persiste à regretter que ces rochers nous cachent le ruisseau des Chacals et notre habitation de Felsenheim…

– Regrets superflus, dit Ernest, auxquels il faut bien se résigner !

– Aussi c’est la faute de ce cône ! dit Jack. Pourquoi n’est-il pas plus élevé ?… S’il montait encore de quelques centaines de pieds dans les