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seconde patrie.


– Laquelle ?…

– Malte.

– Malte !… s’écria M. Wolston, dont tout le « britannisme » fut surexcité à ce nom. Eh bien, pourquoi la Nouvelle-Suisse ne deviendrait-elle pas la Malte de l’océan Indien ?… »

Et Jack de faire à part lui cette trop naturelle réflexion, c’est que la vieille Suisse aurait bien pu la garder pour elle et fonder là une belle colonie helvétique.

Le ciel était très clair, l’atmosphère absolument dégagée de brumes jusqu’aux extrêmes limites. On ne sentait pas trace d’humidité dans l’air ambiant, et le relief du sol s’accusait avec une netteté parfaite.

Comme la descente devait exiger trois fois moins de temps que la montée, M. Wolston et les deux frères pouvaient disposer de quelques heures avant que le moment fût venu de regagner la sapinière. Aussi, en se passant tour à tour la longue-vue, observèrent-ils avec soin la vaste campagne qui se déployait à leurs pieds.

Ernest, son carnet et son crayon à la main, traçait les lignes de cet ovale que traversaient le dix-neuvième parallèle de l’hémisphère méridional sur une longueur de vingt-quatre lieues environ, et le cent quatorzième méridien est sur une longueur de dix-neuf.

Voici ce qu’il était aisé de reconnaître dans la direction du nord, à une distance qui pouvait se mesurer par dix ou onze lieues à vol d’oiseau.