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grimpeurs. On continuait à s’élever, et, en ce qui le concernait. M. Wolston était bien décidé à ne pas demander grâce, tant qu’il ne serait pas à la base du cône, où finissait la deuxième zone de la chaîne. Mais que le plus difficile fût fait alors, cela ne semblait pas absolument démontré. Or, à cette hauteur, si le regard s’étendait vers le nord, l’ouest et l’est, on ne pourrait du moins rien voir de la contrée qui se développait vers le sud. Il serait nécessaire de monter à l’extrême sommet. Quant à la campagne, en direction de la vallée de Grünthal, elle était connue dans la partie comprise entre l’embouchure de la Montrose et le promontoire de la baie des Perles. La très naturelle et très légitime curiosité ne devrait donc être satisfaite que si les ascensionnistes parvenaient à la cime du cône, ou, en cas que l’ascension fût impraticable, s’ils parvenaient à le tourner.

Enfin, la seconde zone franchie, il y eut lieu de stationner sur la limite. Un repos s’imposait après une si grande dépense d’efforts. Il était midi, et, le déjeuner achevé, on commencerait à remonter la pente la plus allongée du cône. D’ailleurs, les estomacs exigeaient impérieusement quelque nourriture. Ce n’est pas, pourtant, que ces éreintements physiques leur soient très favorables, et ils nuisent dans une certaine mesure à l’accomplissement des fonctions digestives. Mais, sans s’inquiéter de savoir s’ils digéraient bien ou mal un repas réduit aux der-