Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/300

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

284
seconde patrie.

sud et à l’ouest hors de la portée du regard !…

– Ce qui n’est point impossible… ajouta Ernest.

– Je ne le pense pas, répondit M. Wolston, car elle n’eût pas échappé jusqu’ici aux navigateurs qui fréquentent cette partie de l’océan Indien…

– On verra, répliqua Jack, on verra ! »

Après un déjeuner de venaison froide, le reste fut réservé, car le gibier ferait assurément défaut sur ces arides talus que Falb ne semblait pas pressé de gravir. En dehors de la grotte, une attaque des fauves n’étant plus à redouter, les fusils furent mis en bandoulière. Alors, Jack en tête, Ernest le suivant, M. Wolston fermant la marche, tous trois commencèrent à s’élever sur les premières rampes.

Suivant l’estime d’Ernest, la hauteur de la chaîne pouvait être de onze à douze cents pieds. Un cône, qui se dressait presque en face de la sapinière, dominait d’une centaine de toises la ligne de faîte. C’était à la cime de ce cône que M. Wolston voulait planter un pavillon.

À cent pas de la grotte finissait brusquement la zone forestière de cette région. Au-dessus se dessinaient encore quelques champs de verdure, des prairies semées de bouquets d’arbrisseaux, aloès, lentisques, myrtes, bruyères, jusqu’à six a sept cents pieds d’élévation, – ce qui constituait la deuxième zone. Mais telle était la raideur des talus qu’en de certains en-