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seconde patrie.

tétras, sorte de coqs de bruyère, qui venaient d’être tués, et, la fatigue l’emportant, il n’y eut plus qu’à songer au repos.

Toutefois quelques mesures de prudence durent être prises. Avec la tombée du jour, des hurlements assez rapprochés se faisaient entendre, et il sembla bien qu’il s’y mêlait des rugissements sur la nature desquels il eût été difficile de se méprendre.

Un feu, allumé à l’entrée de la grotte, dut être entretenu toute la nuit avec le bois sec dont M. Wolston et Jack firent un gros tas.

Enfin Ernest le premier, Jack le second, M. Wolston le dernier, se relayant de trois en trois heures, veillèrent jusqu’au lever du soleil.

Le lendemain, dès l’aube, tous trois furent sur pied, et Jack de s’écrier de sa voix sonore :

« Eh bien, monsieur Wolston, voilà le grand jour arrivé !… Dans quelques heures, votre vœu le plus cher va être accompli !… Vous aurez définitivement planté notre pavillon au point culminant de la Nouvelle-Suisse…

– Quelques heures… oui… si l’excursion n’offre pas trop de difficultés… fit observer Ernest.

– Dans tous les cas, répondit M. Wolston, que ce soit aujourd’hui ou demain, nous saurons probablement à quoi nous en tenir sur les dimensions de l’île…

– À moins, dit Jack, qu’elle ne s’étende au