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seconde patrie.

le sol. Lorsqu’ils dégringolaient de branche en branche, Falb se jetait sur ceux qui n’avaient plus la force de s’enfuir, et il les achevait en les étranglant.

« Encore, fit observer Jack, si c’étaient des noix de cocos que ces coquins nous envoyaient en guise de projectiles, il n’y aurait que demi-mal…

– Diable ! répondit M. Wolston, je préfère les pommes de pin aux noix de cocos… C’est moins dur…

– Oui… mais ça ne nourrit pas, répliqua Jack, tandis que le coco, ça donne à boire et à manger !

– En tout cas, conclut Ernest, mieux vaut savoir ces singes à l’intérieur de l’île qu’aux abords de nos métairies… Nous avons eu assez de peine à nous préserver de leurs dévastations, à les détruire avec des pièges et des gluaux !… Que ceux-ci restent dans leur sapinière et ne reviennent jamais à la Terre-Promise, c’est tout ce qu’on leur demande…

– Et même poliment ! » ajouta Jack, en appuyant sa politesse d’une dernière décharge.

Bref, lorsque cette agression eut pris fin, on se remit en route, et la seule difficulté consistait à se maintenir en bonne direction vers la chaîne.

En effet, le dôme des sapinières se prolongeait, épais et imperméable, sans aucune déchirure, sans laisser voir quel point occupait le