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seconde patrie.

ne parurent pas inutiles, lorsqu’il fallut tenir à l’écart certains animaux redoutables tout au moins par leur supériorité numérique. Il y eut lieu de faire parler les trois fusils afin de mettre en fuite une bande de chats sauvages, de cette espèce déjà signalée sur les limites de la Terre-Promise, lors de la première excursion à la vallée de Grünthal. La bande décampa avec nombre de blessés, poussant des cris atroces qui tenaient à la fois du miaulement et du hurlement. Peut-être conviendrait-il de se garder soigneusement contre leurs attaques à la prochaine halte de nuit.

Au surplus, sans parler du gibier de plume, si ces territoires abondaient en oiseaux, perroquets, perruches, aras d’un rouge éclatant, toucas minuscules aux ailes vertes rehaussées d’or, grands geais bleus de Virginie, flamants de haute taille, ils étaient en outre fréquentés par les antilopes, les élans, les couguars, les onagres, les buffles. Du plus loin qu’elles sentaient la présence de l’homme, ces bêtes détalaient avec une incroyable rapidité et il eût été impossible de les rejoindre.

Jusqu’alors, à monter toujours du côté de la chaîne, le pays n’avait rien perdu de sa fertilité, comparable à celle du district de la partie septentrionale de l’île. M. Wolston, Ernest et Jack ne devaient pas tarder à rencontrer une zone très boisée. En approchant de la base des montagnes, on distinguait une successions de hautes