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seconde patrie.

aquatiques. Il devrait se contenter du gibier de plaine et de bois.

Entre-temps, M. Wolston crut bon de faire cette observation à son jeune compagnon :

« Il est évident, mon cher Jack, que nous ne serons pas très à plaindre pour en être réduits aux poules sultanes, aux perdrix, aux cailles, aux outardes, aux coqs de bruyère, sans compter les antilopes, les cabiais et les agoutis. Mais il me paraît sage de ne s’approvisionner qu’au moment de faire halte afin de ne point trop alourdir nos gibecières.

– Vous avez raison, monsieur Wolston, répondit l’enragé chasseur. Pourtant, il est bien difficile de résister, et quand une pièce de gibier passe à bonne portée de fusil… »

En fin de compte, Jack suivit le conseil de M. Wolston. Ce fut seulement à onze heures que plusieurs détonations donnèrent l’assurance que le menu du premier repas venait de se compléter. Sans doute, ceux qui aiment la viande un peu faisandée ne se fussent point accommodés de ces deux coqs et de ces trois bécasses que Falb venait de ramasser au milieu des broussailles. Il est vrai, à la Nouvelle-Suisse on n’en était pas arrivé à cette dégénérescence du goût, et on ne laisserait rien de ces pièces qui furent rôties devant un feu de bois sec. Quant au chien, il se régala des carcasses qui lui furent généreusement abandonnées.

Toutefois, l’après-midi, quelques décharges