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seconde patrie.

Quelques légers flocons de nuages tamisaient les rayons solaires et en adoucissaient l’ardeur.

Vers onze heures, après avoir marché obliquement à travers une fertile et verdoyante campagne, le chariot atteignit l’ermitage d’Eberfurt.

Dans le petit bois qui le précédait, on aperçut encore une douzaine de singes. D’où nécessité de les en chasser, et ils décampèrent dès les premiers coups de feu.

Lorsque le chariot eut fait halte, les familles allèrent s’installer dans l’habitation. Convenablement abritée par les arbres qui l’entouraient, elle n’avait que peu souffert des mauvais temps. Tandis que Mme Wolston, Mme Zermatt et Annah s’occupaient du déjeuner, les hommes s’éloignèrent d’une portée de fusil afin de visiter le défilé de Cluse, qui s’ouvrait sur l’intérieur de l’île.

Un important et dur travail s’imposait en cet endroit, car de puissants animaux avaient tenté de forcer la barrière, et il serait nécessaire de la consolider. Il y avait lieu de croire qu’une troupe d’éléphants avait tenté de franchir le défilé, et, s’ils y eussent réussi, que de ravages, non seulement à la métairie d’Eberfurt, mais aussi aux métairies de Zuckertop et de Waldegg ! Qui sait même s’il n’y aurait pas eu à défendre Felsenheim contre les attaques de ces formidables pachydermes ?…

La mise en place de nouvelles poutres et de