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seconde patrie.

vers l’ouest. Que de fois, depuis tant d’années, les naufragés avaient guetté vainement l’apparition d’un bâtiment au large du cap !

Aussi, lorsque M. Zermatt et ses deux compagnons s’y rendirent, Jack d’émettre cette réflexion :

« Il y a douze ans, désespérés de n’avoir retrouvé aucun de nos compagnons du Landlord, nous l’avions à juste titre appelé le cap de l’Espoir-Trompé… Eh bien, aujourd’hui, si la Licorne allait se montrer par le travers, est-ce qu’il ne conviendrait pas de lui donner le nom de cap de Bonne-Venue ?…

– Assurément, mon cher Jack, répondit M. Wolston, mais le cas est improbable… La Licorne est encore en plein Atlantique, et il s’en faut de presque deux mois qu’elle puisse atteindre les parages de la Nouvelle-Suisse…

– On ne sait pas, monsieur Wolston, on ne sait pas… répétait Jack. Et d’ailleurs, à défaut de la Licorne, pourquoi un autre navire ne viendrait-il pas prendre connaissance, puis possession de l’île ?… Il est vrai, son capitaine serait en droit de l’appeler l’île de l’Espoir-Trompé… puisque la possession est chose faite !… »

Du reste aucun navire n’apparaissait au large, et il n’y eut pas lieu de changer le nom de baptême du cap.

Le 21 septembre, la besogne étant achevée à la villa de Prospect-Hill, M. Zermatt décida