Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/256

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

240
seconde patrie.

s’y trouvait plus. Il en était de même pour la seconde pièce.

« Elles ont donc été tirées ?… s’écria M. Wolston.

– Tirées ?… répéta M. Zermatt.

– Oui… toutes les deux… reprit Jack.

– Mais par qui ?…

– Par qui ?… répondit Ernest, après une rapide réflexion, mais par le tonnerre en personne.

– Le tonnerre ?… répliqua M. Zermatt.

– Sans doute, père… Le dernier coup de foudre que nous avons entendu hier est tombé sur le monticule… Le hangar a brûlé et, quand le feu a atteint les deux pièces, les deux coups sont partis l’un après l’autre… »

Cette explication s’imposait, en présence des débris incendiés qui jonchaient le sol. Mais par quelles heures d’anxiété avaient passé les hôtes de Felsenheim pendant cette interminable nuit d’orage !

« Voyez-vous ce tonnerre qui se fait artilleur… s’écria Jack, ce Jupiter tonnant qui se mêle de ce qui ne le regarde pas ! »

Les caronades ayant été rechargées, la chaloupe quitta l’îlot du Requin, où M. Zermatt aurait à reconstruire le hangar, dès que le temps le permettrait.

Ainsi donc, aucun navire n’avait paru sur les parages de l’île pendant la nuit précédente, aucun bâtiment n’était venu se perdre contre les récifs de la Nouvelle-Suisse.