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seconde patrie.

aucun dommage. Mais en quel état devaient être les métairies, principalement Waldegg, Prospect-Hill, plus exposées que les autres, eu égard à leur proximité de ce littoral que l’ouragan battait avec une effroyable fureur ?

Aussi M. Zermatt, Ernest, Jack et M. Wolston voulurent-ils profiter d’un jour de répit afin de remonter jusqu’au cap de l’Espoir-Trompé.

Les craintes n’étaient que trop justifiées. Les deux métairies avaient déjà souffert, et elles exigeraient des travaux confortatifs qui ne pouvaient être entrepris à cette époque et furent remis à la fin de la mauvaise saison.

C’était dans la salle de la bibliothèque que les familles passaient d’ordinaire leurs soirées. On sait que les livres n’y manquaient pas, ni ceux qui provenaient du Landlord, ni les ouvrages plus modernes offerts par le lieutenant Littlestone, récits de voyages, ouvrages d’histoire naturelle, zoologie et botanique, lus et relus par Ernest, ni enfin ceux qui appartenaient à M. Wolston, manuels de mécanique, de météorologie, de physique, de chimie. Il y avait jusqu’à des histoires de chasse aux Indes et en Afrique, qui donnaient à Jack une irrésistible envie de partir pour ces pays-là !

Tandis que la tempête mugissait au dehors, la lecture se faisait à haute voix. On causait, tantôt en anglais, tantôt en allemand, – deux langues que les uns et les autres parlaient à présent d’une manière courante, non sans que