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seconde patrie.

l’année dernière, cela donne huit mois bien comptés… Elle doit donc être sur le point de quitter les mers d’Europe pour l’océan Indien.

– Qu’en penses-tu, Ernest ?… demanda Mme  Zermatt.

– Je pense, répondit celui-ci, en tenant compte de sa relâche au Cap, que la corvette a pu arriver en trois mois dans un port d’Angleterre. Or, elle devra employer le même temps à revenir, et puisqu’il était convenu qu’elle serait de retour dans un an, c’est qu’elle aura dû rester une demi-année en Europe. J’en conclus donc qu’elle s’y trouve encore…

– Mais sans doute sur le point de prendre la mer… fit observer Annah.

– C’est probable, ma chère Annah, répondit Ernest.

– Après tout, il serait possible qu’elle eût abrégé son séjour en Angleterre… dit Mme  Wolston.

– Possible, assurément, répliqua M. Wolston, bien que six mois ne soient pas un trop long délai pour ce qu’elle avait à faire… Nos lords de l’Amirauté ne sont pas très expéditifs…

– Cependant, dit M. Zermatt, lorsqu’il s’agit d’une prise de possession…

– Ça va vite !… s’écria Jack. En somme, savez-vous que c’est un beau cadeau que nous faisons à votre pays, monsieur Wolston…

– J’en conviens, mon cher Jack.

– Et pourtant, reprit le jeune homme, quelle