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seconde patrie.

soleil, le ciel commençait à se couvrir de brumes qui s’épaississaient de jour en jour. Le vent tendait à s’établir dans l’est, et, lorsqu’il soufflait de cette direction, toutes les tempêtes du large se précipitaient violemment sur l’île.

Avant de venir s’enfermer à Felsenheim, M. Zermatt voulut consacrer la journée du 24 à une excursion à l’ermitage d’Eberfurt, à laquelle M. Wolston et Jack prendraient part.

Il convenait de s’assurer si le défilé de Cluse était assez solidement clos pour que les fauves ne pussent le franchir. Rien de plus indispensable que de prévenir une irruption dont le résultat eût été le ravage complet des plantations.

Cette métairie, la plus éloignée sur la limite du district, se trouvait environ à trois lieues de Felsenheim.

Les visiteurs, montés sur le buffle, l’onagre et l’autruche, arrivèrent à l’ermitage d’Eberfurt en moins de deux heures. Les clôtures furent trouvées en bon état ; mais il parut prudent de renforcer de quelques épaisses traverses l’entrée de Cluse. Aucune invasion de carnassiers ou de pachydermes ne serait à redouter, tant qu’ils ne pourraient pas franchir le défilé.

On ne vit, d’ailleurs, nulle trace suspecte, et, il faut l’avouer, au vif regret de Jack. L’ardent chasseur se promettait toujours de capturer au moins un jeune éléphant. Après l’avoir apprivoisé, domestiqué, employé aux gros charrois,