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seconde patrie.

furent hermétiquement fermées, calfeutrées, consolidées au moyen d’arcs-boutants; les toitures, chargées de blocs pesants, pourraient résister aux violentes rafales de l’est. Mêmes précautions furent prises en ce qui concernait les hangars, les granges, les étables, les poulaillers, dont les occupants à quatre ou deux pattes étaient trop nombreux pour être ramenés dans les communs de Felsenheim.

Il va sans dire également que les aménagements des îlots de la Baleine et du Requin furent mis en état de résister à ces redoutables bourrasques, auxquelles leur situation près du littoral les exposait plus directement.

Sur l’îlot de la Baleine, les arbres résineux, les pins maritimes à verdure persistante, formaient maintenant d’épais massifs. Les pépinières de cocotiers et autres essences, depuis que des haies d’épines les défendaient, avaient prospéré. Plus rien à redouter désormais de ces centaines de lapins qui, dans les premiers temps, dévoraient tous les germes. Les herbes marines fournissaient assez de nourriture à ces voraces rongeurs, – entre autres le « fucus saccharinus », dont ils se montraient très friands. Assurément, Jenny ne pourrait que trouver parfaite la tenue de l’îlot dont M. Zermatt lui avait octroyé l’entière possession.

Quant à l’îlot du Requin, les plantations de mangliers, de cocotiers et de pins n’y laissaient rien à désirer. Il convint de consolider les enclos