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seconde patrie.

fois par an, avant et après l’hiver, deux coups de canon, ce n’est qu’une dépense insignifiante. J’estime que nous ne devons pas renoncer à cette habitude…

— Notre père a raison, reprit Jack. Si les échos de Felsenheim et de Falkenhorst ne sont pas contents d’être troublés dans leur sommeil, eh bien ! Ernest leur fera une belle excuse en vers, et ils seront enchantés… Allons, Fritz.

— Auparavant, dit François, il faut prévenir notre mère…

— Et aussi notre chère Jenny… ajouta Fritz.

— J’y aurai soin, répondit M. Zermatt, car ces détonations pourraient leur causer quelque surprise et même les induire à se figurer qu’un bâtiment entre dans la baie du Salut… »

En ce moment. M me Zermatt et Jenny Montrose, qui sortaient de la galerie, s’arrêtèrent à la porte de l’enclos.

Tout d’abord, après avoir embrassé sa mère, Fritz tendit la main à la jeune fille qui lui souriait. Et, comme elle voyait Jack se diriger vers la crique où étaient mouillées la chaloupe et la pinasse, elle dit :

« Est-ce que vous allez en mer, ce matin ?…

— Oui, Jenny, répondit Jack, en revenant sur ses pas. Fritz et moi, nous faisons nos préparatifs pour une grande traversée…

— Une grande traversée ?… répéta Mme Zermatt, qui s’inquiétait toujours de ces absences, quelque confiance qu’elle pût avoir dans l’habi-