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d’avoir eu quelque résultat. La pinasse avait pu reconnaître la côte orientale sur une dizaine de lieues à partir du cap de l’Est. En y ajoutant une égale étendue du littoral visité dans le nord jusqu’à la baie des Perles, voilà ce que l’on connaissait du contour de l’île. Quant à son périmètre à l’ouest et au sud, quel aspect il présentait, s’il limitait des régions arides ou fertiles, les deux familles ne seraient fixées à cet égard qu’après un voyage de circumnavigation, à moins que l’ascension des montagnes ne permît au regard d’embrasser la Nouvelle-Suisse entière.

Il est vrai, les probabilités étaient que la Licorne, en reprenant la mer, en eût relevé les dimensions et la forme. Donc, en cas que l’expédition projetée par M. Wolston ne donnât pas complète connaissance de l’île, il n’y aurait qu’à attendre le retour de la corvette anglaise pour être fixé à cet égard.

Maintenant, pendant sept à huit semaines, les travaux de fenaison et de moisson, le battage des grains, la vendange, l’engrangement des récoltes allaient occuper toutes les heures. M. Zermatt et ses compagnons ne devaient pas s’accorder un seul jour de chômage, s’ils voulaient que les métairies fussent en état avant la période assez troublée qui constituait l’hiver sous cette latitude de l’hémisphère austral.

Chacun se mit donc à l’œuvre, et, en premier lieu, les familles se transportèrent à Falken-