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seconde patrie.

Ce cheminement, qui dura un quart d’heure, se fit au milieu d’un semis de pierres, à peine fixées dans le sable par de rudes touffes d’herbes.

Ça et là s’éparpillaient aussi des cailloux de teinte brunâtre, très arrondis à leurs angles, presque semblables à des galets gros comme des noix.

Lorsque M. Wolston et Ernest furent arrivés à la hauteur du barrage, ils observèrent que la Montrose n’était plus navigable pendant une bonne demi-lieue. Son lit s’encombrait de roches, entre lesquelles bouillonnaient les eaux, et le portage d’un canot en amont n’eût pas laissé d’être très pénible.

Quant à la campagne, elle paraissait être absolument stérile jusqu’à la base de la chaîne. Pour apercevoir quelque verdure, il fallait regarder vers le nord-ouest et le nord, précisément dans la direction de la vallée de Grünthal, dont on distinguait les lointains massifs sur la limite de la Terre-Promise.

M. Wolston et Ernest n’avaient donc plus qu’à revenir sur leurs pas avec le regret que la Montrose fût obstruée dans cette partie de son cours.

Chemin faisant, en suivant les détours du ravin, Ernest ramassa quelques-uns de ces cailloux brunâtres, plus lourds que ne semblait le comporter leur volume. Aussi mit-il dans sa poche deux de ces petites pierres, en se promettant de les examiner à son retour à Felsenheim.