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seconde patrie.

tile que dans le nord et le centre, depuis la baie des Perles jusqu’à la vallée de Grünthal.

– Aussi, lorsque nous entreprendrons notre grande excursion, répondit M. Wolston, le mieux, je pense, sera de marcher directement vers le sud, au lieu de suivre par l’ouest ou par l’est les contours de la côte…

– Je le pense également, monsieur Wolston, et il sera préférable de gagner la campagne en franchissant le défilé de Cluse. »

Il allait être quatre heures. Le canot se trouvait à peu près à deux lieues et demie du campement, lorsqu’un bruit d’eaux tumultueuses se fit entendre en amont. Était-ce un torrent qui se précipitait dans le lit de la Montrose ?… Était-ce la rivière elle-même changée en rapide ?… Un barrage de rochers la rendait-il innavigable sur son haut cours ?…

À ce moment, M. Wolston et Ernest, immobilisés au milieu d’un remous, à l’abri d’une pointe, se préparaient à virer de bord. Comme le talus de la berge les empêchait de voir au delà :

« Encore quelques coups d’avirons, dit M. Wolston, et contournons la pointe…

– Décidément, répondit Ernest, il est à craindre que la Montrose ne puisse permettre à une embarcation de gagner le pied des montagnes. »

M. Wolston et Ernest se remirent à nager et déployèrent tout ce qu’il leur restait de vigueur