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seconde patrie.

rêt à être fixé sur l’importance d’une île destinée à recevoir des colons…

– Ce sera fait, monsieur Wolston, ce sera fait au retour de la belle saison, et, n’en doutez pas, avant l’arrivée de la Licorne. Aujourd’hui, il me paraît sage de nous borner à cette exploration de quelques heures, qui aura suffi pour relever la direction générale de la rivière…

– Et cependant, avec un peu de persévérance, Ernest, il serait peut-être possible d’atteindre la chaîne… d’en gravir le revers septentrional…

– À la condition que les rampes ne fussent pas trop raides, monsieur Wolston…

– Oh ! avec de bonnes jambes !…

– Décidément, vous auriez mieux fait d’emmener Jack à ma place, ajouta Ernest en souriant. Il ne vous aurait pas contredit, lui… Il vous aurait engagé à pousser jusqu’aux montagnes… quitte à ne revenir que demain ou après-demain… et dans quelle inquiétude ce retard eût plongé tout notre monde !

– En somme, vous avez raison, mon cher Ernest, déclara M. Wolston. Puisque nous avons promis, il faut tenir notre promesse. Encore une heure de navigation, et notre canot reviendra en s’abandonnant au courant… N’importe ! je n’aurai pas de cesse que nous n’ayons planté le pavillon de la vieille Angleterre sur la plus haute cime de la Nouvelle-Suisse ! »

On ne s’étonnera pas du désir exprimé en