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poussées sur la campagne environnante. En effet, il importait d’obtenir un aperçu plus complet de cette région. Voici donc ce qui fut décidé : d’un côté, M. Zermatt et Jack iraient en chasseurs le long du petit affluent sans trop s’éloigner de son embouchure, et, de l’autre, M. Wolston et Ernest, embarqués dans le canot, remonteraient la rivière aussi loin qu’ils le pourraient, de manière à être de retour à l’heure du dîner.

On ne voyait aucun danger à laisser Mme Zermatt, Mme Wolston et Annah au campement. D’ailleurs, elles ne firent point d’observation à ce sujet. Dans tous les cas, si besoin était, il leur serait facile de rappeler les deux chasseurs en tirant une des petites pièces de la pinasse, chargées à poudre seulement. Et Jack ayant demandé à la jeune fille si elle n’aurait pas peur de faire tonner l’artillerie du bord, celle-ci répondit qu’elle n’en était pas à s’effrayer d’un coup de canon, et ferait feu dès que Betsie lui en donnerait l’ordre.

Au surplus, M. Zermatt et son fils ne devaient pas s’éloigner de ce tournant de la Montrose. Sous ces taillis giboyeux, l’occasion ne leur manquerait pas d’utiliser leur poudre et leur plomb dans un rayon d’une demi-lieue et les fusils seraient certainement entendus du campement.

Le canot, manœuvré à l’aviron par M. Wolston et Ernest, partit dans une direction opposée en remontant la rivière, tandis que M. Zermatt