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seconde patrie.

que nous serions rentrés demain soir à Felsenheim.

– Qu’en pensez-vous, Annah ?… demanda Ernest.

– Que votre père décide, répondit la jeune fille. Cependant, je conviens volontiers que l’endroit est agréable et mérite qu’on y reste un après-midi.

– D’ailleurs, reprit Ernest, je ne serais pas fâché de prendre encore quelques relèvements…

– Et nous de prendre quelque nourriture !… s’écria Jack. Déjeunons, de grâce, déjeunons ! »

Ce fut chose convenue, on resterait à ce coude de la Montrose l’après-midi et la soirée. Puis, au prochain jusant, vers une heure du matin, la nuit étant claire, – une nuit de pleine lune – la pinasse descendrait sans aucun risque le courant de la rivière. À partir de la crique, selon l’état de la mer et la direction du vent, ou elle irait relâcher à la baie de la Licorne, ou elle doublerait le cap de l’Est pour gagner Felsenheim.

La pinasse ayant été amarrée par l’avant au pied d’un arbre, son arrière se rabattit presque aussitôt vers l’aval, – preuve que le jusant commençait à s’établir.

Après le déjeuner, Mme  Zermatt, Mme  Wolston et Annah acceptèrent de s’installer au campement, tandis que des reconnaissances seraient