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seconde patrie.

deux ce matin, viens, Jack, viens, François…

— Nous sommes prêts, s’écria Jack, et je sens déjà quelque belle truite au bout de ma ligne… Hope-là !… hope-là ! »

Jack fit le geste de ferrer le poisson imaginaire pris à son hameçon, et, finalement, ces mots sortirent de sa bouche en un son clair et joyeux :

« En route! »

Peut-être François eût-il préféré rester à Felsenheim, où ses matinées étaient le plus souvent consacrées à l’étude. Toutefois son frère le pressa si vivement qu’il se décida à le suivre.

Les trois jeunes gens se dirigeaient vers la rive droite du ruisseau des Chacals, lorsque M. Zermatt les arrêta.

« Votre envie d’aller à la pêche, mes enfants, dit-il, vous fait oublier…

— Quoi donc ?… demanda Jack.

— Ce que nous avons l’habitude de faire chaque année dès les premiers jours de la belle saison… »

Fritz revint près de son père, et, se grattant le front :

« Qu’est-ce que cela peut être ?… dit-il.

— Comment… tu ne te souviens pas, Fritz… ni toi, Jack ?… reprit M. Zermatt.

— Est-ce que ce serait de ne pas t’avoir embrassé en l’honneur du printemps ?… répartit Jack.

— Eh ! non !… répondit Ernest, qui venait de