Page:Verne - Seconde Patrie, 1900.djvu/194

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

178
seconde patrie.

sence, en cas de danger, que deviendriez-vous ?… Je ne serais pas tranquille un instant… Mais tout peut s’arranger, et puisque la rivière est navigable, pourquoi ne pas la remonter ensemble ?…

– Avec le canot ?… dit Ernest.

– Non… avec la pinasse, que je préfère, d’ailleurs, ne pas abandonner à ce mouillage.

– C’est convenu, répondit Betsie, et nous sommes prêtes à vous accompagner toutes les trois.

– L’Élisabeth pourra-t-elle refouler le courant ?… demanda M. Wolston.

– Le courant sera pour nous, répliqua M. Zermatt, si nous attendons la montée du flot. La marée va bientôt renverser, et dans six heures nous pourrons en tirer profit…

– Ne sera-t-il pas trop tard pour partir alors ?… observa Mme  Wolston.

– Trop tard en effet, répondit M. Zermatt. Aussi me paraît-il plus sage de finir ici cette journée, de passer la nuit à bord, et d’appareiller demain avec le flot dès le point du jour.

– Et jusque-là ?… demanda Jack.

– Jusque-là, répondit M. Zermatt, nous aurons le temps de visiter la crique et ses environs. Cependant, comme la chaleur est excessive, je conseille à nos dames d’attendre au campement notre retour…

– Très volontiers, répondit Mme  Wolston, à la condition que vous ne vous éloigniez pas…